Avez-vous lu, dans l'actualité, l'histoire de ces deux enfants enlevés par leur père quand ils étaient petits et retrouvés il y a peu?
Cette histoire me stresse considérablement. Bon, mes sources viennent, il est vrai, du Post.Mais ça a le goût de quelque chose que je connais bien.
Ces deux petits garçons, qui sont grands maintenant, disent des choses si cohérentes qu'elles semblent avoir été apprises par coeur, ou plus précisément qu'on leur a bourré le crâne.
Ils disent qu'ils s'ennuyaient chez leur mère, et qu'ils ont voulu rejoindre leur père. Je ne doute pas qu'ils devaient s'ennuyer, mais il devait y avoir de bons moments aussi. J'ai du mal à imaginer le contraire.
Ils semblent penser avant tout à leur père. En fait, cela me fait penser à moi. Une telle chose ne m'est pas arrivée, mais moi aussi j'ai pensé les pensées des autres, pendant longtemps, et quand je lis cela, il me semble me revoir, quand j'étais plus jeune.
Dans certains domaines, l'influence de ma mère sur moi était énorme, et je répétais des choses qu'elle m'avait dite, sans les critiquer. Je les prenais pour la vérité. Par exemple, l'alcool. Je croyais sérieusement qu'on étaot alcoolique dès que l'on avait bu un ou deux verres de vin. Un jour, j'ai dit à une amie : "Maintenant que je bois" - elle m'a coupé et m'a dit que je ne buvais pas, que je n'étais pas alcoolique, mais que je consommais parfois de l'alcool. Je lui ai dit : mais c'est pareil, et à sa réaction, j'ai compris qu'il y avait un problème. ELle a entrepris de m'expliquer la différence entre boire un verre ou deux de vin dans une soirée, et "boire". J'ai compris peu à peu qu'elle avait raison, mais j'ai caché à ma mère que je consommais à l'occasion de l'alcool, et à ma soeur aussi. Cela m'évitait des histoires et des discours. Encore maintenant, pour être tranquille, je fais cela discrètement, pas devant eux. j'ai tenté au début de lutter et d'expliquer, mais cela n'a servi à rien, sauf à faire de longues et ridicules discussions à table.
Il y avait aussi d'autres faits, que ma mère assenait comme des vérités, et que je faisais semblant de croire, pour ma propre tranquillité. Soit je me taisais, soit je supportais des discours itnerminables ou je me disputais. Après une longue période de conflit, je me suis fatiguée des disputes.
Mais quand j'étais jeune, je croyais vraiment certaines choses. Je croyais qu'un ou deux verres de vin rendent saoul, et alcoolique. Entre autres. Certains vêtments ne se portaient pas, ou ne m'allaient pas, c'était comme ça. J'avais cette certitude des choses dites par ma maman, et j'ai mis du temps à les perdre.
Je me déteste d'avoir été comme ça, et la lecture de cet article m'a rappelé cette époque où je faisais taire mon esprit critique. j'en ai un amer souvenir.